Le Centre d'Études Grégoriennes de Metz

 

Créé en 1975, le CEGM a pour but l'étude, l'enseignement, la pratique et la diffusion du chant grégorien dans son esthétique originelle, en tant que fruit de la rencontre à Metz, sous les carolingiens, de deux répertoires chrétiens de tradition orale : le chant de Rome et le chant des Gaules franques.

 

Le Centre élargit aussi ses études à d'autres répertoires liturgiques de l'immense Moyen Âge : chants paléochrétiens, tropes et séquences, premières polyphonies françaises, compositions de l'abbesse Hildegard de Bingen, Livre Vermeil, Cantigas d'Alphonse X le Sage, etc.

 

Le Centre d'Études Grégoriennes est établi à Metz en raison du rôle historique de cette cité dans l'élaboration puis la diffusion du répertoire dit grégorien (VIIIe - XIIe siècle).

 

Sur une éminence rocheuse au confluent de la Moselle et de la Seille, Metz fut d'abord Divodurum, l'oppidum des Médiomatriques, peuplé plus de 5000 ans avant Jésus-Christ. Prospère cité gallo-romaine, elle impressionnait par ses monuments et fut capitale de l'Austrasie mérovingienne de 575 à 679. Charlemagne y séjourna dix-sept fois avant son couronnement en l'an 800.

 

Au IXe siècle, pour chant grégorien on disait cantilena metensis. On l'a cru pendant un millénaire, une importante iconographie de propagande l'a diffusé. Or le chant grégorien n'a pas été composé par Grégoire le Grand, pape de 590 à 604. Pour des raisons avant tout politiques, il fut élaboré en pays franc, en trois générations, de 754 à 850, sous les règnes de Pépin le Bref, Charlemagne et Louis le Pieux.

 

Né dans un contexte de tradition orale, ce répertoire aujourd'hui connu dans le monde entier est le fruit de la rencontre des chantres venus de Rome et des chantres francs à Metz, berceau de la famille carolingienne, capitale de l'ancienne Austrasie (royaume du Nord-Est après Clovis).

 

Placés à la tête de l'Église des Francs, les évêques étaient Chrodegang, Angilram, Drogon. Amalaire de Metz (775-850), chantre, liturgiste et chorévêque, joua un rôle éminent.

 

Apprenez-en davantage sur le site de la Ville de Metz et en lisant quelques-uns de nos écrits.

 

 

À propos du logo du CEGM

 

Concurrent redoutable de la religion mithriaque, le christianisme fait une première apparition à Metz à la fin du IIIe siècle. Les découvertes archéologiques effectuées lors des fouilles du grand amphithéâtre ont confirmé ce que rapportait la légende de saint Clément, le premier évêque de Metz, et ont révélé l'existence en ces lieux du premier cimetière chrétien de Metz. Selon Paul Diacre, un modeste oratoire dédié à saint Pierre aurait été aménagé dans les vestiges de ce grand monument public.

 

Cette inscription funéraire, en marbre a été découverte en l'actuelle rue aux Arènes, dans un sarcophage de pierre. Elle présente, gravée dans sa partie inférieure, le dessin magnifique d'une colombe posée sur un rameau d'olivier. Dans l'Ancien Testament déjà, ce symbole était double : l'espérance et la paix. L'inscription, incomplètement conservée, devait nécessairement débuter par : Hic jacet ou Hic requiescit (Ci-gît, Ici repose). Ne subsiste que le fragment final  (VI)TALIS (I)N PACE  (Que Vitalis repose en paix).

 

Monique Sary, membre de l'Académie Nationale de Metz

 

© Laurianne Kieffer – Musée de La Cour d'Or – Metz Métropole, fragment d’épitaphe avec colombe, IVe siècle
© Laurianne Kieffer – Musée de La Cour d'Or – Metz Métropole, fragment d’épitaphe avec colombe, IVe siècle